Grâce à la banalisation du GPS sur les SmartPhones, l'audience de services de localisation comme Foursquare ou Facebook Places a considérablement augmenté en 2010. Ces services créent des bases d'informations géolocalisées d'une taille et à une vitesse inédites. Pour en analyser les conséquences, je vous propose, de prendre trois exemples concrets illustrant le fonctionnement de ces services :
Foursquare est une application mobile qui permet, simplement de faire des "check in", c'est à dire de "clamer" que vous êtes quelque part. Pour se faire, il suffit de lancer l'application qui vous propose des lieux proches de l'endroit où vous vous trouvez. Vous pouvez aussi en créer un nouveau lieu si rien ne correspond dans la liste. Voici, par exemple, la page du "Palais Brongniart". On y voit que 273 personnes (au moment où j'écris ce texte) y ont fait quelques 911 "Check in". On peut aussi y trouver quelques photos du lieu comme celles qui rappellent la soirée de lancement du Camping (évènement dont la SNCF est partenaire), ou des recommandations...Bref du "User Generated Content" relatif au lieu. Le résultat est une base de données de lieux, identifiés par leur position, leurs noms éventuels et enrichis d'informations relatives aux personnes qui les fréquentent... Bref, une "plateforme" idéale pour appréhender l'usage qui est fait du territoire, par exemple à des fins commerciales.
Cette approche est suffisamment intéressante pour que FaceBook complète ses applications mobiles avec une fonctionnalité "check in". Si vous ne disposez pas d'un "smart phone", vous pouvez, néanmoins, tester la fonction en utilisant cette interface : http://touch.facebook.com. Le résultat ? Une autre base de lieux....
Enfin, Twitter, le service de "micro blogging" propose aussi des fonctions permettant :
- d'une part de déclarer une localisation "attachée" à un Tweet en réglant la précision : par exemple la ville, le quartier ou l'adresse à laquelle vous vous trouvez. Voyez par exemple une liste de Tweets émis à partir de la gare Montparnasse.
- d'autre part, de procéder à des recherches localisées : Tweets autour de vous, tendances dans différents pays... L'API de recherche de Twitter permet de rechercher très précisement les messages émis autour d'un point. Ainsi : http://search.twitter.com/search.json?geocode=37.781157,-122.398720,1mi donne la liste des messages récents émis dans un rayon de 1 mile autour du point de coordonnées : (37.781157,-122.398720). Le résultat ? encore une base...
Je me limite ici à trois services connus et "emblématiques", mais il en existe bien d'autres chez Google, bien sûr, mais aussi chez Pagesjaunes, Dismoiou, etc, etc...
Quelles seront les usages possibles de ces bases ? Quelles seront les conditions d'accès aux informations qu'elles contiennent ? Constitueront-elles un jour une plateforme incontournable du territoire comme Google l'est aujourd'hui pour la recherche sur le web ? Une approche "ouverte", proposée par Techcrunch comme une des 7 technos clés pour 2011, peut elle fédérer ? Je ne sais pas, mais deux choses me frappent :
- Les acteurs du transport public : opérateurs, AO... ne sont pas, pour le moment, très utilisateurs de ces bases, or elles documentent le territoire et ses usages.
- Les applications d'informations voyageurs sont parfaitement adaptées pour créer et enrichir des "bases de lieux" particulièrement intéressantes pour l'analyse de la demande de mobilité. Il s'agirait, par exemple, d'enrichir les bases avec des informations sur la provenance des visiteurs et les modes utilisés pour rejoindre les lieux. De nouveau, peu de choses, à ma connaissance sont faites dans ce domaine.
1 commentaire:
Bonjour Yann,
Entièrement d'accord avec toi - je ne comprends pas que ces plateformes ne soient pas déjà exploitées dans le milieu des transports publics.
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