La rencontre "Open Data des villes en mouvement" (le programme de la rencontre est ici et ma présentation est là), m'a donné l'occasion de réfléchir sur les liens entre l'Open Data et le Story Telling.
Le Story Telling c'est l'art et la manière de raconter une histoire, de donner du sens, d'interpréter ou d'éditorialiser, bref de convaincre.
L'Open data c'est la mise à disposition du public de données brutes, c'est à dire "non éditorialisées".
En matière de mobilité, publier que le train X (ou le bus Y) est arrivé au point P à l'heure H le jour J c'est de l'open data mais annoncer une ponctualité de 97% c'est déjà du story telling.
Le lien entre les deux concepts est important. L'open data doit permettre le développement du "story telling" et la confrontation de diverses interprétations. Les données ne portent, en elles mêmes,aucune hypothèse particulière, pas plus qu'une simple mesure dans une expérience scientifique.
Ainsi, Mapnificent, par exemple, est une "éditorialisation" des données permettant de visualiser l'accessibilité du territoire en transport public dans toutes les villes où les données sont disponibles. Si les données transport avaient été ouvertes en Ile de France, de telles représentations auraient pu alimenter le débat public sur le Grand Paris.
Dans des registres différents, celui du jeux pour Chromaroma ou celui de l'art pour les cartes d'Eric Fischer, d'Ewedistrict ou d'ITO, certaines utilisations des données ouvertes sont capables de faire évoluer la "culture" de la mobilité.
L'Open Data fait maintenant débat en France, après Rennes, Paris a ouvert ses données, l'Etalab est en route.. Les politiques prennent position (voir NKM sur Twitter), et tout cela est bon signe ! Mais, à ce jour et à ma connaissance, seules deux villes ont effectivement ouverts leurs données transports : Rennes Métropole et la Communauté Urbaine de Bordeaux...
Il reste des efforts à faire ! Mais les politiques de mobilité méritent des Story Telling contradictoires s'appuyant sur des données ouvertes.