Je vous résume une vidéo que je conseille à tous ceux que les questions relatives à la mobilité autonome intéressent. Franck Chen du fond d'investissement Andreessen Horowitz partage quelques convictions et 16 questions sur la mobilité autonome. Il démarre par deux convictions :
Puis il pose 16 questions dans les registres technologique, business, et social...
- Tout ce qui peut se déplacer finira par devenir autonome : avion, camion, jouet, chariot pour les courses ou les livraisons... En effet, l'autonomie est pratique pour les consommateurs et son prix va baisser...
- Néanmoins, le marché automobile est si important qu'il structurera le développement de la mobilité autonome.
Puis il pose 16 questions dans les registres technologique, business, et social...
- Les 6 étapes de la mobilité autonome (0: l'homme contrôle toutes les fonctions sans assistance, 1 : le conducteur contrôle mais peut être assisté, 2 :le conducteur peut bénéficier d'une automatisation partielle, 3 : l'automatisation est conditionnelle, 4 : l'automatisation est totale et l'action d'un conducteur n'est plus nécessaire mais reste possible, 5 : l'automatisation est totale et permanente) vont elles être se dérouler en parallèle ou en série ? L'auteur remarque que tant qu'il y a un volant et un homme capable de s'en servir, il apparaît un risque nouveau et spécifique lié au passage de la conduite autonome à la conduite humaine.
- Les Lidars seront-ils nécessaires aux véhicules autonomes ou peut-on se contenter de caméras stéréoscopiques ? pour le moment les lidars restent beaucoup plus chers que les caméras, mais cela va évoluer et les lidars "mesurent l'environnement" là où les caméras le calculent.
- Comment vont se développer les nouvelles cartes optimisées pour les véhicules autonomes ? Au delà des informations cartographiques habituelles, ces cartes comporteront des informations améliorant les performances des algorithmes de pilotage : limitations de vitesse, états des infrastructures, localisations des feux et des panneaux, façon d'aborder certaines zones (travaux...). Ces cartes couvriront elles tous les territoires ? Là où elles n'existent pas, les capteurs des véhicules suffiront-ils ?
- Quelles seront les techniques logicielles qui viendront compléter le fameux "Deep Learning" des véhicules autonomes ? moteur de règles ? réalité virtuelle ?
- La réalité virtuelle permettra-t-elle de démultiplier l'apprentissage ? Celui ci est, en effet, basé sur des données réelles mais il peut être testé ou complété en rejouant les données réelles avec des adaptations de type "réalité virtuelle" : de nuit, sous le brouillard, avec des comportements accidentogènes simulés des autres véhicules...
- Quel rôle pour les communications V2X ? Les communications entre véhicules, ou entre l'infrastructure et les véhicules pourraient améliorer grandement l'efficacité du pilotage autonome, mais quels seront les standards de ces communications ? est-il réaliste d'attendre leur émergence ?
- A quel horizon pourrons-nous nous passer de feux rouges ? Cette technologie "rudimentaire" de communication entre infrastructure et conducteur est sous-optimale et inutile pour les véhicules autonomes de niveau 5.
- Comment "localiser" les algorithmes de conduite pour les adapter aux usages locaux ? Le code de la route n'est pas le même partout, au delà du code en lui même, les usages peuvent varier en fonction des pays, des régions, des villes... Pour ma part, je considère, même, que les réglementations locales joueront un rôle déterminant dans l'émergence de ces services (cf : 3 réflexions sur les véhicules autonomes).
- Comment va évoluer la chaîne de la valeur entre constructeurs incombant, géants du logiciel et... grands acteurs chinois ? (on reparle en ce moment de LeEco dont j'avais parlé en rentrant de Shanghai).
- Va-t-on continuer à posséder les voiture ? quel rôle pour les opérateurs de services ?
- Quel impact sur le marché de l'assurance ? Quel traitement pour les bugs et le piratage des logiciels ?
- Quel impact sur la sécurité ? en particulier en phase transitoire est-il possible que le nombre de victimes augmente si on "passe" par les niveau 3 et 4 avant le niveau 5 ?
- A quelle date deviendra-t-il illégal pour les hommes de conduire sur "route" ?
- Quel sera l'impact sur le temps consacré à la mobilité et sur les habitudes de transport ? L'auteur estime que la mobilité pourrait augmenter significativement. En effet, les passagers déchargés de la conduite, pourraient valoriser le temps passé à bord et être moins sensibles au temps passé dans les transports...
- Comment vont évoluer les villes ? Quel impact, par exemple, sur la distribution ?
- A quelle date cela va-t-il se mettre en place ? Sur ce point, l'auteur cite les estimations de plusieurs acteurs. Il conclue sur le fait qu'il n'y a pas consensus et que la fourchette est large entre 2020 pour les plus optimistes et les premières réalisations et 2040 pour les plus conservateurs et une diffusion significative des services de niveau 5.