Cartographie des transports en commun : le Barcamp RATP

Un Barcamp vaut par les échanges, lors du Barcamp organisé par la RATP sur la cartographie des transports en commun, ils furent riches. Je ne reprends ici que cinq points qui m'ont paru essentiels. Un vrai compte rendu sera disponible ici aux bons soins de Faber Novel.

  • "Cartographier c'est choisir": une carte utile est une carte qui met l'information recherchée en évidence sans la noyer  de détails. Du coup, il n'y a pas de carte universelle. Les exploitants, et en particulier la RATP, ou les autorités organisatrices proposent plusieurs styles de cartes adaptés à la représentation d'une ligne, d'un quartier, ou pour une vue d'ensemble du système de transport. Faber Novel avait, d'ailleurs, rassemblé de nombreux exemples de cartes "transport" dont les copies décoraient les tables. Lors du barcamp, de nombreuses idées de cartes ont été évoquées avec des visions décalées par rapport à celles des exploitants de transports : cartes touristiques, dynamiques, dédiées à l'accessibilité, artistiques, crowdsourcées, indoor, 3D.... Voir, aussi, les exemples ci-dessous de cartes issues du concours lancé par CheckMyMetro.



  • Une carte = un thème visuel + des données. Le visuel c'est le choix des couleurs, des formes des codes visuels des numéros de ligne ou des arrêts. Les données, ce sont les coordonnées géographiques et les attributs (noms, catégorie...) des objets représentés. Les deux sont nécessaires et peuvent paraître indissociables, mais un jeu de données unique peut alimenter un grand nombre de thèmes. Dans l'exemple ci-dessous, un même jeux de données issus d'Open Street Map est présenté sous 4 rendus différents.



La question du partage se pose de façon différente lorsqu'on parle de données géographiques et lorsqu'on parle de "signature visuelle".

  • Les données gagnent à être partagées. Gael MUSQUET l'a illustré de façon très concrète lors d'un atelier consacré à OpenStreetMap, et plus précisément à la réalisation d'une carte de ligne de bus à partir des relevés de traces GPS (quelques exemples de cartes transports dans OSM). Non seulement il serait utile à la communauté OSM de disposer des droits d'utilisation des données cartographiques des exploitants, mais inversement, le travail de la communauté est susceptible d'enrichir les services et d'améliorer la qualité des données des exploitants. Suite à data.gouv.fr la plupart des décideurs commencent à le comprendre, d'autres persistent !


  • Inversement, on peut comprendre que les marques cherchent à protéger leur identité lorsqu'elle est associée à un thème visuel particulier. Or la marque de la RATP est associée à la carte du métro parisien. C'est notamment bien illustré par une simple recherche de RATP sur Google Image.




  • Les modalités de partage des données des systèmes de transport public sont en train d'évoluer. Le cas de  l'Ile de France est particulier de part sa taille, sa densité et sa structure institutionnelle. Peut être est-ce la raison pour laquelle les modèles mis en oeuvre aux USA, à Londres, à Rennes, Bordeaux et Nantes ne sont pas d'application immédiate en Ile de France ?

Les initiatives comme ce Barcamp, à l'initiative de la RATP permettent, en tout cas, de croiser les points de vue et de clarifier les enjeux.

Merci notamment à  @vmullerfr pour cet événement et voici quelques liens vers des comptes twitter (le hashtag #transcomap) de participants : @faberNovel @apeignier @MaxGdj @mariecaroline @djonglez @RatZillaS  @dryade@fbancilhon et bien sûr @Transid himself !

Open Data dans les transports : du neuf !

Ca y est data.gouv.fr est ouvert. Avec 352 000 jeux de données, il va falloir un peu de temps aux "data miners" pour trier le bon grain de l'ivraie !

Pour ceux qui s'intéressent aux données "transports publics" uniquement voici quelques jeux intéressants :
Je me réjouis de ces publications. Elles permettent aussi de mesurer ce qu'il reste à faire :
  1. plus de données : l'état de l'art en matière d'open data dans les transports est la publication des horaires (à Rennes, ou Bordeaux), voire des passages en temps réel (à Londres), 
  2. une couverture géographique plus large, 
  3. une action sur les formats. Si la publication d'horaires sous Excel se généralise, il faudra un effort considérable pour les utiliser à grande échelle, compte tenu de la diversité des fiches et de la difficulté pour un ordinateur de les interpréter automatiquement. 
Sur ce dernier point, la question n'est pas simple. La posture actuelle d'EtatLab répond à la demande "Raw Data Now" de Tim Berners Lee. Si Etalab se concentre sur les actions 1 et 2, peut être que des tiers prendront progressivement 3 en compte. Ce pourrait, par exemple être un rôle naturel pour l'Afimb...

Mais la situation se complique car si tout le monde s'accorde pour recommander des formats standards et ouverts ! certains prônent la publication des données d'offre au format "Trident", d'autres, (j'ai de la sympathie pour eux) souhaitent utiliser GTFS un format bien documenté et répandu, certains, plus rares, voudraient des web services. Enfin, un nombre croissant d'acteurs parle de RDF, de données liées et de web sémantique. 
J'avais, en 2010, publié une série de 4 articles très simples (simplistes ?) sur ces questions de données. Plus récemment, un certain Bill Roberts qui travaille chez Swirrl a publié, sur le Data Hub du ckan, les données d'offre du Grand Manchester au format RDF. C'est à ma connaissance l'initiative la plus avancée en la matière...
Sur ces sujets je suis très intéressé par vos avis ou vos propositions.
Cela m'amène à une autre nouvelle en matière d'Open Data Transport, l'ouverture, peut de temps après data.gouv.fr de data.sncf.com. Ce n'est pour l'instant qu'une plateforme de débat sur laquelle, justement, les questions évoquées précédemment sont abordées, par exemple ici et .  Si vous avez un avis, participez ! 

Information voyageur crowdsourcée et institutionnelle à Metro Num

J’ai eu beaucoup de plaisir à animer l’atelier intitulé "L'information dynamique des voyageurs des transports collectifs : services institutionnels vs crowdsourcing" lors de la conférence MetroNum 2011.
Voici une petite synthèse des présentations et des échanges qui ont suivi :

Tout d'abord, Hervé MARCHYLLIE, nous a proposé un état de l'art en matière d'information dynamique. Hervé est DG de MT3 qui intervient en assistance à maîtrise d’ouvrage auprès des collectivités sur les systèmes de billettique, d’information multimodale (et autres SIM) et d’aide à l’exploitation. Il a, notamment, conçu et a suivi la mise en oeuvre nombreux systèmes d’information multimodaux : Destinéo (Pays de la Loire), Multitud’ (Rhône Alpes), SISMO (Oise) ou encore TransGironde. Son panorama était donc complet et informé.

Sébastien CAPELLE, Directeur Vertical Transport d'Orange a présenté une courte vidéo (voir ci dessous et ici) présentant les multiples contributions d'un grand opérateur de communication dans le domaine de l'information des voyageurs. Au delà des services et des terminaux mobiles indispensables pour les voyageurs connectés, Orange est aussi un fournisseur de services technologiques aux entreprises, par exemple dans le domaine de la gestion de la relation client ou de la prise en compte des réseaux sociaux.

Michael JESPERSEN, Co-fondateur d'Utilisacteur et designer d’interactions, a apporté une vision nouvelle. Utilisacteur place l’amélioration de l'expérience utilisateur au coeur de sa démarche et utilise les méthodes issues du design de service pour proposer des services de mobilité qui font la différence avec ceux des acteurs plus traditionnels.

Simon CHIGNARD, Vice Président de La Cantine de Rennes, spécialiste du numérique et de l'infomobilité a conclu. Son excellente présentation  drôle, documentée et "incorrecte" part des usages des voyageurs et propose des pistes très pratiques et peu couteuses aux acteurs institutionnels pour profiter du développement des nouveaux média en général et de Twitter en particulier. Simon est aussi consultant, formateur, c'est un acteur de l'Open Data à Rennes et bientôt l'auteur d'un des premiers ouvrages consacré à l'Open Data.

Après les présentations, les questions de la salle ont portées sur l'importance du design de service dans les systèmes d'information des voyageurs, qu'ils soient dynamiques et/ou multimodaux, sur les formats et les tentatives de standardisation par exemple dans le domaine du covoiturage, sur l'impact économique de ces nouveaux services...

Le débat se suivait aussi, naturellement, sur twitter sous le hashtag #infodyn grâce notamment à @juliendelabaca @ybonnel @thomasbouhier @tallec Christoph et @utilisacteur.

L'information sur les transports en Ile de France

Pour donner un caractère plus permanent à cette article j'ai créé une page sur le sujet. Je vous encourage à vous reporter dorénavant à cette page qui est aussi référencée dans les onglets sous le titre de toutes les pages de TransID.

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La semaine dernière j'ai mis Twitter à contribution pour alimenter un répertoire des applications et des sites d'informations voyageurs sur les transports publics en Ile de France. Pour cela j'ai utilisé Google Moderator : une application permettant de recueillir des idées et des votes.
Le résultat est là et voici la liste et les commentaires  à l'heure ou j'écris ces lignes :

Avec ces 14 applications, on est loin de l'exhaustivité, mais c'est un début, vous pouvez, vous mêmes en ajouter, commenter les propositions ou voter pour distinguer celles que vous utilisez le plus souvent.